Le Mali, après sept campagnes régulières, vient d’enregistrer une chute abyssale dans la production cotonnière. De 680 151 (2019/ 2020) à 147 000 tonnes en 2020/ 2021, une baisse drastique qui s’expliquerait par le refus des producteurs de cultiver le coton. Ce boycott des producteurs est motivé par le prix abaissé de 75 francs CFA. Afin de converger les points de vue et de trouver des solutions durables, les acteurs du secteur se sont retrouvés autour des Assises du coton lancées le 18 Janvier 2021 dans le but d’endiguer les récurrentes crises qui émaillent la filière depuis 20ans.
Le coton, secteur vital pour la vie socio-économique du Mali, représente la deuxième source de recettes d’exportation après l’or. Son apport à l’économie est estimé à 15% du PIB. La culture du coton est également une activité génératrice de revenus monétaires pour les producteurs et joue un rôle non négligeable dans la sécurité alimentaire. Nombreuses sont les activités qui sont soutenues par l’or blanc. Des industries textiles, de trituration de la graine du coton, des transporteurs, aux banques le coton les dynamise toutes !
Il était, à cet effet, opportun de trouver un cadre dans lequel l’ensemble des acteurs de la filière se retrouvent, discutent, diagnostiquent et proposent des pistes de solutions afin d’endiguer les crises récurrentes qui ont secoué le secteur ces vingt dernières années. C’est dans cette dynamique que les assises nationales sur la relance de la Culture de coton ont été initiées par le Ministère de l’Agriculture de l’Élevage et de la Pêche en partenariat avec la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles CMDT. Ces assises auront permis aux responsables et producteurs d’échanger et de faire des propositions de réponses aux difficultés liées au boycott de la culture de l’or blanc la campagne dernière.
Cependant, les assises en cours devront permettre de trouver des réponses aux nombreuses difficultés diagnostiquées par la nouvelle équipe dès son entrée en fonction. Ces difficultés sont pour la plupart liées « à la mauvaise organisation du renouvellement des faitières cotonnières, la baisse du prix d’achat du coton graine par rapport à la campagne précédente, au prix élevé des intrants 2020-2021, le manque d’information sur l’utilisation du fonds de soutien de la filière coton, le retard dans l’annonce des subventions , la crise de confiance entre les acteurs , la forte dégradation des pistes rurales et l’insécurité grandissante en zone rurale ».
Cette tournée du ministre de l’agriculture et sa délégation dans la région de Sikasso, réputée pour sa grande capacité de production de coton, leur aura permis de rencontrer les producteurs de coton en prélude de la nouvelle campagne cotonnière. Notons que l’objectif de cette visite était de rendre « compétitive, rentable, stable et durable » la filière coton. Elle sera également mise à profit par les professionnels du secteur pour déterminer les actions de relance de la culture du coton à partir de 2021/2022. Des actions d’amélioration du mécanisme d’approvisionnement en intrants seront initiées afin de rendre plus performant, le secteur.
À cela s’ajouteront des stratégies d’amélioration de la gouvernance et des capacités opérationnelles des organisations paysannes, une nouvelle forme de soutien de l’État à la filière coton et enfin des mécanismes de financement de la recherche. Toute chose qui permettra au Mali de regagner sa place de leader dans la production du coton.
KAMANA/Mali-Online